Entretien : comment entretenir ou rénover une terrasse en bois ?

Les avantages de l’utilisation du bois en terrasse sont multiples. Il s’agit d’un matériau naturel, relativement isolant ce qui rend son contact agréable car il ne surchauffe pas, esthétique et qui présente beaucoup d’atouts environnementaux.

Lors des changements de saison, beaucoup s’interrogent sur l’entretien de leur terrasse. Comme tous les matériaux utilisés à l’extérieur, le bois est soumis aux aléas climatiques mais également aux conditions d’utilisation. Les interressés se posent tous les mêmes questions.

Sommaire :

Que faire en cas de grisaillement ?

Le grisaillement du bois est un phénomène naturel superficiel (sur une profondeur de l’ordre de 0,1 mm), il n’affecte donc aucunement les propriétés mécaniques (résistance, dureté, …) des lames de terrasses mais il se manifeste par un changement de couleur du bois qui devient gris. Tous les bois, même ceux traités (autoclave, thermotraitement, …) subissent ce phénomène. Toutefois, la vitesse de grisaillement peut varier en fonction de l’espèce et de son éventuel traitement. En général, il faut considérer qu’après un an d’exposition, si elle n’a pas reçu un traitement de finition, la terrasse acquiert sa couleur grise définitive. En région polluée (zone urbaine), la couleur grise peut être plus foncée en raison d’une concentration accrue en poussières fines dans l’atmosphère. Etant donné que les UV solaires sont à l’origine du grisaillement, l’exposition de la terrasse aura une influence sur la vitesse de décoloration. Une exposition sud engendrera un changement de couleur plus rapide qu’une exposition nord. Selon le même principe, une terrasse partiellement couverte présentera, dans les premières années, une couleur grise hétérogène car le grisaillement de la partie couverte sera beaucoup plus lent. Afin d’éviter l’hétérogénéité de la couleur due à une exposition différente aux UV solaires, il existe des produits, appelés saturateurs, qui, lorsqu’ils sont pigmentés, ne doivent s’appliquer qu’en une ou deux couches et qui confèrent au bois une couleur grise uniforme voire une autre couleur tout aussi homogène. L’application d’une solution (15 à 30 %) de produits oxydants tels l’eau de Javel, l’eau oxygénée, … provoquera également le grisaillement du bois mais il présente l’inconvénient d’être plus nocifs pour l’environnement que les saturateurs.

Terrasse en padouk comportant des lames placées depuis 6 mois (devenues grises) et d'autres venant d'être placées (oranges).

Pour retrouver une couleur qui se rapproche de la couleur d’origine du bois, il existe sur le marché des produits, appelés dégriseurs. Une autre méthode est d’avoir recours au ponçage. Il s’agit d’une opération difficile et délicate, ainsi est-il préférable de faire appel à un professionnel pour l’effectuer. L’efficacité de ces deux méthodes ne sera que temporaire si le bois ne reçoit pas un traitement de finition suite à l’application d’un dégriseur ou du ponçage. L’application dès la pose d’un produit de finition, destiné à conserver la couleur originelle du bois, est possible. Cependant, la résistance à l’usure de la majorité de ces finitions est faible et rapidement, un ponçage léger et une ré-application de la finition s’avérera nécessaire avec une périodicité qui dépendra du type de finition, de l’intensité d’occupation de la terrasse et de son exposition. 

Parmi les principales finitions possibles, on retrouve les huiles, les lasures (C2 ou C3) – non filmogènes ou semi filmogènes et les produit stop-coat (CTOP) plus filmogènes en raison de leur contenu plus chargé en résine. La périodicité d’entretien, dans le meilleurdes cas, oscille respectivement de 1 à 5 ans. Cependant, même avec quatre couches de finition, il n’est pas rare qu’il faille retraiter plus fréquemment non sans un ponçage préalable ! Le plus simple est sans doute de la laisser grisailler !Il faut également préciser que ces finitions n’agissent en général pas en tant que produits de préservation. Elles ne protégeront donc pas le bois contre d’éventuelles attaques cryptogamiques (champignons) voire d’insectes.Le choix d’un bois durable (classe de durabilité comprise entre 1 et 3, ces classes allant de 1 à 5, 1 étant la plus durable, c’est-à-dire la plus résistante aux attaques de champignons et insectes), une pose adaptée, un nettoyage périodique suffisent pour pouvoir profiter pleinement de sa terrasse.


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Que faire en cas de glissance et/ou de verdissement ?

La glissance des lames apparait suite au développement d’algues et de mousses mais également suite à la présence de saleté (pollen, terre, …). Les algues et mousses peuvent générer des colorations hétérogènes allant du vert au noir. En tant que telles, elles ne dégradent pas le bois des terrasses mais elles peuvent être, dans certains cas (par exemple lorsqu’il y a une insuffisance de ventilation autour des lames et de la sous-structure), la conséquence d’une humidification trop importante du bois qui peut être la cause, à terme, de la dégradation du bois. L’exposition de la terrasse a un rôle important sur le développement d’algues et de mousses.

Verdissement apparu derrière une table suite à la zone d'ombre que celle-ci générait.

Une exposition sud est plus favorable car le bois a tendance à sécher plus rapidement. La présence d’objets posés directement sur les lames ou de mobiliers ménageant une zone d’ombre sur la terrasse maintiendra un environnement plus humide propice au développement d’algues et de mousses.Lorsque c’est possible, il est préférable de ventiler sous les objets comme les pots de fleurs à l’aide, par exemple, de lattes de bois durable. Selon l’importance de la glissance et/ou de la saleté, la terrasse devra, en général, être nettoyée une à deux fois par an. Ce nettoyage peut s’effectuer, de préférence dans le sens du fil du bois (dans le sens de la longueur des lames), à l’aide d’une brosse rigide non métallique (la présence de métal pourrait réagir chimiquement avec des composés de certaines essences de bois et laisser des taches qui marquent le bois de manière irréversible).

La présence d’un profil dit ‘antidérapant’ est en général défavorable. Ce profil favorise l’accumulation d’eau et de saletés. Il peut s’y développer plus aisément des algues et des mousses. Le nettoyage des lames est plus compliqué en raison du relief marqué. Hormis pour des raisons esthétiques, la pose de lames comportant un profil en face supérieure n’est pas à recommander. En outre, l’efficacité du profil antidérapant est très limitée, ne fût-ce que dans la direction longitudinale des lames le long desquelles le profil n’a aucun effet.

Comment nettoyer ma terrasse correctement ?

De manière générale, un nettoyage à l’aide d’une brosse dure non métallique (type brosse en chiendent ou fibres synthétiques) et à l’eau claire, de préférence chaude suffit, éventuellement additionnée d’un savon doux comme du savon de Marseille ou un savon à PH basique (comme certains produits de lessive contenant des cristaux de soude). Il est également possible d’utiliser des agents biocides oxydants comme l’eau de Javel ou de l’eau oxygénée, … Ils doivent alors être dilués dans de l’eau (solution contenant 15 à 30 % d’agent oxydant), appliqués sur une terrasse mouillée à l’eau courante au préalable tout en évitant les heures les plus chaudes de la journée. Ces substances permettent de stopper le développement des algues et des mousses de par leur action biocide. Ces produits sont très puissants, peuvent être dangereux au contact direct de la peau et sont nocifs pour l’environnement.

Le nettoyage de la terrasse à l’aide d’un nettoyeur haute pression peut être efficace MAIS il doit être muni d’une brosse impérativement adaptée aux terrasses en bois et avec un appareil dont la pression peut être limitée à 100 bars. Nous conseillons vivement un essai préalable sur petite superficie ou un échantillon de lames de la même espèce que les lames de la terrasse. En cas d’apparition de fibres, de taches ou autres dégâts, à l’état humide et à l’état sec, le nettoyage à haute pression est à proscrire ! En général, les espèces dont la masse volumique est supérieure à 800 kg/m³ résistent bien à ce type de traitement.

Lames dégradées par un nettoyeur haute pression (> 100 bars) et présentant une surface fribreuse.

Habituellement, le nettoyage se fait à l’eau courante. Certains nettoyeurs sont pourvus d’un réservoir permettant d’y ajouter un peu de savon à PH neutre voire basique améliorant le nettoyage de la terrasse au-delà du nettoyage mécanique provoqué par la puissance du jet d’eau. Par contre, l’emploi d’un nettoyeur haute pression, réglé sur plus de 100 bars aura pour effet de ‘décaper’ la couche superficielle grisaillée des lames. La couleur d’origine n’en est pour autant pas totalement retrouvée et l’effet dégrisant, sans traitement ultérieur, sera de toute manière temporaire. Les traces de projection d’eau peuvent marquer le bois et la surface des lames devient fibreuse. Dans ces cas, seul un léger ponçage peut remédier à ce problème mais il s’agit d’un travail complexe et fastidieux qu’il vaut mieux confier à un professionnel.

Afin d’éliminer les algues et les mousses, il existe également sur le marché des produits appartenant à la famille des ammoniums quaternaires, comme par exemple, le chlorure de benzalkonium. Ces produits sont très efficaces en tant que biocides mais ils sont également extrêmement toxiques pour l’environnement. Il est donc préférable de les éviter. Pour pallier cet inconvénient environnemental, il existe des produits dits ‘écologiques’ (bien qu’ils soient destinés à supprimer les algues et les mousses) qui semblent être plus ou moins efficaces selon les marques. Dans tous les cas, l’emploi de tout produit nettoyant ou oxydant doit s’accompagner d’un rinçage intense afin d’éviter que leur action se poursuive et risque d’altérer trop fortement le bois.

Texte : Hout Info Bois - www.bois.be

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